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Photo: Mandel Ngan / AFP

Il avait déjà l’intention de se lancer dans la course à la Maison Blanche pour remplacer Barack Obama en 2012. Mardi 16 juin, Donald Trump a finalement décidé de sauter le pas. Depuis sa Trump Tower de Manhattan, le milliardaire américain a annoncé officiellement sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016. Depuis, le magnat de l'immobilier, en tête des sondages pour les primaires, se démarque par ses déclarations. Qu'en pensent les autres politiciens? Que dit-on sur lui dans les rues de New York et Washington? Et les experts, quelle évaluation font-ils de ses discours?

Biographie

Qui est Donald Trump?

Photo: Kena Betancur / AFP

Né le 14 juin 1946, Donald Trump est un homme d’affaires et homme politique américain originaire du quartier du Queens situé à New York. 

 

Titulaire d’un diplôme en économie de l’université de Pennsylvanie, il est actuellement Président Directeur Général de son groupe, la Trump organisation. Le sexagénaire a commencé sa carrière professionnelle dans l’immobilier au chevet de son père où il a fait ses premiers pas vers le succès. Selon le magazine Forbes, sa fortune est estimée à 4,1 milliards de dollars en 2015.

 

« Make America Great Again », c’est par ce slogan que Trump a annoncé le 16 juin 2015, sa nouvelle candidature aux primaires du parti républicain après avoir quitté le parti en 1999. Depuis cette annonce, ce magnat de l’immobilier s’est engagé dans une course présidentielle sans semblable.

 

Une carrière qui en dit long sur cet homme politique au parcours atypique qui n’en finit pas d’étonner, surprendre et surtout s’imposer sur la scène politique. 

 

Pour arriver à construire ce personnage énigmatique, Donald Trump s’est servi de tout ce qu’il a vécu comme expérience professionnelle. Entre rubriques people et même dans des émisions de téléréalité, il s’est investi corps et âme pour devenir ce dont il est aujourd’hui.

 

L’homme d’affaires américain est actif sur les réseaux sociaux. Son compte twitter rassemble quasiment 5 millions d’abonnés et sur Facebook, environ 4 millions de j’aime.

 

Les idées qu’il défend avec ferveur

Idées

Depuis l’annonce de sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016, Donald Trump ne cesse de choquer les Américains et le monde entier par ses déclarations virulentes sur divers sujets, notamment sur le plan international. Entre débat télévisés et interviews, le magnat de l’immobilier semble se démarquer par son discours de haine, d’agressivité et d’offense comme dans les exemples qui suivent :

 

 

Mexique

« Quand le Mexique nous envoie ses gens, ils n'envoient pas les meilleurs éléments. Ils envoient ceux qui posent problème. Ils apportent la drogue. Ils apportent le crime. Ce sont des violeurs », avait-il déclaré en juin, lors du lancement de sa campagne. (Source : AFP)

 

Trump a promis de construire un immense mur le long des 3000 kilomètres de frontières qui séparent le Mexique des États-Unis pour empêcher les migrants d'entrer sur le sol américain.

 

« Je vais construire un grand mur sur notre frontière sud, et le Mexique paiera pour le construire. Prenez-en bien note », a-t-il affirmé. (Source : AFP)

Réfugiés syriens

Le secrétaire d'État américain John Kerry a annoncé le 20 septembre que les États-Unis comptaient accueillir 85.000 réfugiés en 2016, dont 10.000 Syriens, puis 100.000 en 2017, soit près de 200.000 en deux ans. En octobre, Donald Trump a déclaré qu’une fois élu en novembre 2016, il compte renvoyer des milliers de réfugiés syriens dans leur pays.

(Source : The Guardian)

« Si je gagne, ces 200.000 personnes - elles doivent le savoir et le monde doit l'entendre - repartiront. Nous n'allons pas accepter 200.000 personnes », a-t-il dit, évoquant le risque que certains de ces réfugiés fassent partie de l'État islamique. « Nous n'avons aucune idée de qui ils sont ».

(Source : AFP)

État islamique

« Vous savez, la Russie veut mettre fin aux activités de l’EI, n’est-ce pas? Nous voulons mettre fin aux activités de l’EI… Peut-être, nous faut-il la laisser le faire? Laissez-la faire », a affirmé le candidat républicain lors de son discours en Oklahoma, en septembre 2015.

Selon le candidat républicain, il est préférable de donner la possibilité à la Russie de lutter de façon active contre le groupe terroriste État Islamique en Syrie.

 

Barack Obama

En septembre, le politicien a dit qu’il ne se sentait pas dans l'obligation morale de défendre Barack Obama, décrit par un spectateur comme un musulman et un non-Américain lors d'un meeting dans le New Hampshire.

« Suis-je moralement obligé de défendre le président chaque fois que quelqu'un dit quelque chose de mal ou de polémique sur lui? Je ne le pense pas Â»

La Chine

Pour le magnat de l’immobilier, la dévaluation du yuan, en août, a eu un effet "dévastateur" sur l’économie des États-Unis :

« Ils nous détruisent, tout simplement. Ils continueront à dévaluer leur devise tant qu’il le faudra. Ils cherchent à faire chuter le yuan et cela va être dévastateur pour nous ».

« La Chine s’est enrichie grâce aux États-Unis, en aspirant du pays les postes de travail », a-t-il dit en entrevue à CNN.

Armes à feu

Donald Trump a regretté que le port d'armes soit très restreint en France, insinuant que ces lois ont contribué à alourdir le bilan des attentats du 13 novembre.

"Regardez Paris, avec les lois sur le port d'armes les plus restrictives du monde, personne n'avait d'armes sauf les méchants", a déclaré le candidat lors d'un meeting à Beaumont dans le Texas, après avoir demandé une minute de silence en hommage aux victimes. (Source : AFP)

Personalidades

Ils ont dit sur Trump

Donald Trump a été vivement critiqué par les différents représentants de la société américaine suite à ses déclarations fracassantes et controversées.

Photo: Mandel Ngan / AFP

Barack Obama, 
président des
États-Unis

 

« Tout ce sentiment anti-immigrant qui est présent dans le débat politique en ce moment est contraire à ce que nous sommes », a déclaré le président des États-Unis. « Car à moins que vous ne soyez ‘’Native American’’, votre famille est venue d'ailleurs ». (Source : AFP)

Photo: Marvin Recinos / AFP

Bill Clinton, 
ancien président des
États-Unis

 

« Il est passé maître dans l'art de se vendre et c'est le personnage le plus intéressant en lice (...) et parce qu'il dit des choses qui dépassent les clivages idéologiques. Il y a un côté macho à dire ‘’j'en ai assez que rien ne se passe. Je fais bouger les choses. Votez pour moi" ».

(Source : AFP)

Photo: Journal ABC/Mexique

Miguel Angel Osorio Chong, ministre de l’intérieur mexicain

 

« Ces déclarations visent surtout à provoquer la polémique. Il ignore sûrement l'apport des immigrants, venus de presque tous les pays du monde, dans la construction des États-Unis » a-t-il ajouté, qualifiant les propos du milliardaire de

« préjudiciables et absurdes ».

(Source : AFP)

Wendell Steven,
président du parti républicain

 

«J'adore ce que Trump est en train de faire à notre parti. Il nous secoue, c'est ça qui plaît à tout le monde Â».

(Source : AFP)

Micro-trottoir

Micro-trottoir

Donald Trump semble plutôt déplaire. Entre les habitants de New York et ceux de Washington, le candidat républicain n’a pas l’air d’être l’homme politique favori des citoyens américains ni des étrangers.

 

Sarah Stender, citoyenne américaine, diplômée en management durable de l’université de Columbia pense que le discours politique de Trump est virulent et n'a pas l'air de mâcher ses mots avant de parler.

Paul Trevoy, Michael Charles et Dennis Lewis, trois amis retraités étaient venus ce jour-là pour remémorer leurs années passées alors qu’ils étaient étudiants à l’université Columbia. Sans hésitation, ils ont exprimé leur avis sur le  candidat.

Michael Charles, retraité de Boston. Il assimile Donald Trump à Silvio Berlusconi, particulièrement au niveau de ses sorties médiatiques.

Dennis Lewis, citoyen américain, pense quant à lui que le milliardaire américain a le courage de dire des choses que personne n’ose dire.

Paul Trévoy, retraité de Boston, ne veut même pas croire à l’idée que Donald Trump pourrait un jour devenir président.

Alicia Pinkney, citoyenne américaine, Ã©tudiante en droit à l’université George Washington

Yanfang Li, étudiante étrangère à l’université George Washington.

Rosana de Souza, brésilienne, spécialiste en médias sociaux résidente à Washington, se sent offensée par les propos sexistes du milliardaire.

D’origine indienne, Vishnu Seethapathy est analyste assurance qualité résident à Washington.

Photo: Mandel Ngan / AFP

Experts

L’outsider qui promet de faire des États-Unis un grand pays à nouveau

Les motivations du candidat républicain ne sont toujours pas claires : Est-ce qu'il veut vraiment devenir président des États-Unis ou joue-t-il un rôle, séduit par la clameur de la foule? Frank Sesno​, ancien journaliste de CNN et directeur de School of Media and Public Affairs à George Washington University, pense que dans les discours du candidat à la présidentielle de 2016, M. Trump se présente comme l'homme fort, qui n'est pas un politicien et qui justement pour ne pas l'être pourra résoudre les problèmes du pays, quoiqu'il n'explique pas comment.

Pour le spécialiste en politique américaine, la stratégie de Trump dans ses discours est de faire peur à la population dans un premier temps, puis de la rassurer en disant que le pays peut être grand de nouveau et qu'il est le seul capable de résoudre les problèmes.

Selon Frank Sesno, le discours du candidat républicain reflète l'opinion d'une grande partie de la population américaine, mais pas sa majorité. Trump insiste sur le sentiment de haine envers le gouvernement, qui est ressenti depuis toujours par la population.

Discours haineux envers les minorités

Certains commentaires du milliardaire américain ont créé des tensions dans les communautés hispaniques et islamiques. Toutefois, après des déclarations négatives viennent toujours des commentaires moins durs pour apaiser les esprits. Selon le spécialiste en Moyen-Orient Edmund Ghareeb, l’homme d’affaires américain peut dire ce qu’il veut, l’important c’est comment les personnes réagissent aux déclarations.

Toutefois, pense l’expert, c’est aussi ce discours spontané de Trump, différent des autres candidats, qui attire l’attention d’une partie de la population.

En tête des sondages

Sondages

Photo : Joshua Lott / AFP

En septembre, selon un sondage de CNN/ORC, Trump était toujours en tête des prétendants républicains, avec 24% des électeurs du parti soutenant sa candidature, mais il recule de 8% par rapport au précédent sondage de même type durant un mois.

 

Ce même sondage a consacré l’ascension de sa principale rivale, Carly Fiorina, ancienne PDG de Hewlett Packard qui se trouvait à 15%, juste devant Ben Carson, le neurochirurgien qui, jusqu'à présent, occupait la deuxième position. Lors du précédent sondage de CNN, elle détenait seulement 3% des intentions de vote.

 

Pendant plus de trois mois, l’homme qui pèse 4 milliards de dollars est resté au top de tous les sondages. En octobre, Ben Carson a reçu les faveurs de 26% des électeurs républicains alors que Trump n’en avait plus que 22%. 

 

Carson comme Trump sont de nouveaux venus en politique et leur large avance sur les autres candidats reflète l'appétit des électeurs républicains pour des représentants néophytes rompant avec l'establishment politique à plus de 13 mois des élections de 2016. 

 

Sources: La Presse et AFP

Source : Real Clear Politics

Contextualization

Les élections américaines : Mode d’emploi

Les élections présidentielles ont lieu tous les quatre ans aux États-Unis. Les Américains vont aux urnes en novembre 2016, mais la campagne électorale commence bien plus d’un an en avance. Le long chemin pour la Maison-Blanche se déroule en plusieurs étapes. Pour commencer, plusieurs personnes se lancent candidats pour les partis républicains (Donald Trump, Carly Fiorina, Ben Carson et Jeb Bush, entre autres) et démocrates (Hilary Clinton, Lincoln Chaffe et Bernie Sanders, entre autres).

 

Ce groupe de candidats à la présidence passe la première moitié de l'élection à s’affronter dans les débats qui ont lieu à travers le pays et dans lesquel ils tentent de gagner la popularité sur des questions électorales clés.

 

Ensuite, chaque état organise des élections pour choisir les délégués à la convention nationale de chaque parti durant laquelle seront investis les candidats. Ces phases de pré-élections sont soit des caucus, c’est-à-dire des réunions publiques organisées par les partis, soit des primaires, élections organisées par l’état lui-même dans les bureaux de vote.

 

Les délégués élus lors des caucus et des primaires désignent alors formellement leurs candidats lors de la convention de leurs partis. Ils s’affronteront lors du scrutin final, le 8 novembre 2016.

Source : AFP

Joindre la rédaction

Fadua Matuck

fadua.lima-matuck.1@ulaval.ca

 

Zineb Guennoun

zineb.guennoun.1@ulaval.ca

 

Dossier multimédia fait pour le cours d'Actualité Internationale 

(Université Laval - automne 2015)

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